L'histoire de Paul Poiret - Annuaire des Créateurs

L’histoire de Paul Poiret

Biographie Paul Poiret (1879 – 1944)

20 Avril 1979 : Naissance de Paul-Henri Poiret

Parcours professionnel :

1898 : Paul Poiret est embauché comme dessinateur de mode chez Doucet.
1901-1903 : Paul Poiret travaille chez Worth.
La maison Paul Poiret (1903-1929)
Septembre 1903 : Paul Poiret ouvre sa maison de couture.

Il habille Réjane, ce qui le lance.

1906 : Il est le premier couturier, avec Madeleine Vionnet, à supprimer le corset, en créant des robes taille haute. Il devient ainsi un pionnier de l’émancipation féminine.

1908 : il demande à Paul Iribe de dessiner son catalogue, Les Robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe. Le caractère novateur de l’ouvrage lui confère un grand succès.

1910 : l’orientalisme est à la mode. Les ballets russes et Léon Bakst triomphent à Paris. Poiret suit la tendance. Il achète les tissus colorés du Wiener Werkstätte à Vienne avec qui il entame une longue collaboration.

1911 : il lance Les Parfums de Rosine (du prénom de sa première fille), et devient le premier à imaginer le « parfum de couturier » qu’il conçoit en harmonie avec ses créations. Il ouvre un laboratoire au 39 rue du Colisée et une usine à Courbevoie incluant un atelier de verrerie et de cartonnerie pour le conditionnement. Les premières compositions sont imaginées par Maurice Schaller puis par Henri Alméras, mais Poiret s’implique personnellement. Jusqu’en 1929, ce sont trente-cinq parfums qui sortent des usines, dont certains adoptent des noms singuliers comme Shakhyamuni (1913) ou Hahna l’Étrange Fleur (1919)2. Cette même année 1911, il se diversifie dans les broderies et les imprimés avec les Ateliers de Martine (du prénom de sa deuxième fille). Georges Lepape collabore à un album, Les Choses de Paul Poiret, pour présenter ses robes. Il fait aussi appel à d’autres artistes peintres comme Raoul Dufy, Mario Simon, André Marty, etc.

1911 : pendant son voyage en Russie, Poiret s’installe chez son amie et grande couturière russe Nadejda Lamanova dans son atelier au boulevard Tverskoï (Moscou) et donne trois défilés de mode.

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Juin 1911 : dans son hôtel particulier de l’avenue d’Antin, il organise une fête somptueuse sur le thème de la Perse, reconstituant « une cour sablée où, sous un vélum bleu essor, des fontaines jaillissaient dans des vasques en porcelaines ». De nombreuses personnalités sont présentées, comme les peintres Luc-Albert Moreau et Guy-Pierre Fauconnet, l’actrice Régina Badet ou la princesse Murat, alors que le tragédien Édouard de Max conte Les Sept Vizirs5.

Entre 1911 et 1917, il loue et restaure le pavillon du Butard à La Celle-Saint-Cloud et l’utilise comme résidence estivale et écrin de grandes fêtes, dont celle restée célèbre en date du 20 juin 1912 — « Festes de Bacchus » — à l’occasion de laquelle il crée un costume de bacchante : robe en mousseline de soie imprimée et un « châle Knossos » de Mariano Fortuny y Madrazo, portés par Denise Poiret6. Isadora Duncan danse sur les tables au milieu de 300 invités et 900 bouteilles de champagne furent consommées jusqu’aux premières lueurs du jour. Antérieurement, il avait fait construire à l’Île-Tudy la villa Kermaria où il organisa aussi des fêtes somptueuses ; les peintres Bernard Naudin et Raoul Dufy par exemple y séjournèrent7, ainsi que le poète Max Jacob8.

« Poiret le magnifique » achète un hôtel particulier avenue d’Antin où il organise des fêtes somptueuses dont la fameuse Mille et deuxième nuit, qui marque l’histoire des nuits parisiennes. Il fait partie du cercle des Mortigny, fondé par Dimitri d’Osnobichine, en 1908, qui regroupe de nombreux artistes et habitués de la vie parisienne : Bernard Boutet de Monvel, Pierre Brissaud, Georges Villa, Guy Arnoux, Joë Hamman, Lucien-Victor Guirand de Scevola, Joseph Pinchon, André Warnod, Pierre Troisgros, Jean Routier, Henri Callot, Pierre Falize, Pierre Prunier, cercle qui fonctionne jusque dans les années 1950.

Poiret connaît le triomphe : il habille les comédiennes les plus en vue et le tout-Paris, aidé par sa femme Denise qui se fait ambassadrice de la marque. Il s’inspire de ses nombreux voyages pour créer des vêtements marqués par l’Orient, la Russie, l’Afrique du Nord.

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En collaboration avec le peintre Raoul Dufy

il lance des imprimés audacieux. Plus tard, il crée la jupe-culotte et la jupe entravée, qui font scandale.

Après la Première Guerre mondiale, son étoile commence à pâlir. La clientèle le délaisse pour un style plus épuré.

1921-1923 : il fait construire à Mézy-sur-Seine (Yvelines) la villa Paul Poiret, dessinée par Robert Mallet-Stevens,

1922 : Construction de la villa Casablanca à Biarritz par Guillaume Tronchet. Cette villa de Paul Poiret sera rachetée plus tard par Jean Patou.

1923 : La Maison Paul Poiret connaît ses premières difficultés financières. La construction de la villa Paul Poiret est interrompue.

Paul Poiret poursuit ses activités grâce au soutien financier de Georges Aubert.

1925 : Sa participation à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes est très remarquée : il présente ses collections sur trois péniches baptisées Délices, Amours et Orgues.

1927 : il joue avec Colette dans sa pièce La Vagabonde.

1928 : Paul Poiret publie Pan, Annuaire du luxe à Paris, aux Éditions Devambez, très bel annuaire qui réunit presque tous les grands noms du commerce de luxe de l’époque. Publié et conçu par lui, il est illustré de 116 planches en noir et en couleurs par les plus grands artistes contemporains dont Bellaigue, L. Boucher, Jean Cocteau, Mlle Colin, Maurice Crozet, La Jarrige, Deluermoz, Dufy, Dupas, Yan B. Dyl, Fau, Foujita, Gus Bofa, Edy-Legrand, Libiszewski, Charles Martin, Mourgue, Sem, Touchagues, Valerio, Van Moppès, etc. Cet album offre un panorama important sur la publicité des années 1920 : tailleurs, chapeliers, cannes, bottiers, couturiers, lingerie, fourrures, bijoux, la table, orfèvrerie, primeurs, vins, fleurs, galeries d’exposition, photographes, pharmaciens, restaurants, hôtels, cabarets, voyages, sports, bagages, plages, chevaux, chasse, pêche, etc.

Fin novembre 1929 : La maison Paul Poiret ferme, du fait de la crise économique. Les Parfums de Rosine sont rachetés par Oriza L. Legrand.

1930 : il publie En habillant l’époque et invente la gaine, souple et confortable. Il revend sa villa qu’il n’a pas pu finir de construire à Elvire Popesco, qui la terminera en 1932.

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30 Avril 1944 : Décès de Paul Poiret à Paris, peu après ses 65 ans.

2007 : Le Met Gala rend hommage à la Maison de Paul Poiret.

Luvanis réunit les droits sur la marque Paul Poiret au niveau mondial (2010-2014)
La société luxembourgeoise Luvanis SA, déjà à l’origine de la résurrection de Vionnet en 2006, rachète les droits de Paul Poiret au niveau mondial, pour relancer la maison fermée depuis 1929.

« Les droits sur la marque étaient dispersés dans de nombreuses mains, en France et à l’étranger. Luvanis a commencé à acquérir les droits Paul Poiret sur le Japon en 2010, aux Etats-Unis en 2011, avant d’en devenir propriétaire pour l’ensemble du monde début 2014 », explique Arnaud de Lummen, administrateur délégué de cette société, dans un courrier électronique.

Octobre 2014 : Arnaud de Lummen, CEO de Luvanis, annonce la mise aux enchères des droits mondiaux de la maison Paul Poiret.

Maison Poiret filiale du groupe coréen Shinsegae

2015 : Le groupe coréen des grands magasins Shinsegae rachète les droits de la marque de la maison Poiret.

Yiqing Yin Directrice Artistique
Pour relancer la maison Poiret, le groupe coréen fait appel à Anne Chapelle en tant que PDG et Yiqing Yin à la direction artistique.

4 Mars 2018 : Le défilé à la Fashion Week de Paris marque le retour de la maison Paul Poiret.

Décembre 2018 : Yiqing Yin quitte la Direction Artistique de la Maison Poiret

Le groupe coréen Shinsegae
Le groupe piloté par Chung Yoo-Kyung détient les grands magasins Shinsegae et distribue plus de 30 griffes de luxe en Corée du Sud.

Anne Chapelle
Anne Chapelle, qui a débuté son parcours dans le secteur médical, est surtout connue pour avoir accompagné et dirigé les maisons Ann Demeulemeester et Haider Ackermann, dont elle détient une participation majoritaire via sa société BVBA

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